Les reliques de Guilhem et de la Vraie Croix

De Guilhem à saint Guilhem

Inhumé dans la partie occidentale de l’église, près de la cellule où il vécut, le corps de Saint-Guilhem vénéré par les moines devint au Xe siècle l’objet d’un culte. Le transfert de sa tombe, sous le chœur majeur de l’abbatiale carolingienne, vers l’an mil, devait répondre à la volonté d’accueillir des pèlerins, venant d’autant plus en nombre que la relique de la Vraie Croix, qui aurait été donnée à Guilhem pour le nouveau monastère par Charlemagne, lui était associée. En 1138, on procéda à une nouvelle élévation du corps de Guilhem dans le chœur principal de l’abbatiale. De nos jours, les reliques de Guilhem sont conservées dans un reliquaire orfévré, réalisé au XIXe siècle, placé dans une niche ménagée dans le pilier oriental, à gauche de la nef de l’église.

Le pèlerinage gellonais autour de la relique de la Vraie Croix

Depuis plus de mille ans, les pèlerins affluent à l’abbaye de Gellone pour y vénérer un fragment de la Vraie Croix, conservée aujourd’hui dans un reliquaire en argent réalisé en 1862, à Lyon, dans l’atelier d’orfèvrerie Favier Frères et placée dans une niche ménagée dans le pilier oriental, à droite de la nef de l’église. Cette insigne relique aurait été offerte par Charlemagne à Guilhem qui l’aurait apportée à Gellone en 806. Charlemagne l’aurait lui-même obtenu du patriarche de Jérusalem en l’an 800. La geste de Guillaume d’Orange, tout particulièrement le « Moniage Guillaume » qui dramatise les adieux au monde de Guilhem, nous raconte qu’à l’annonce de son départ pour Gellone, retenant ses larmes, le bon Charlemagne aurait dit à son ami : « Tu as blessé mon cœur par ta demande, tu affliges profondément mon âme par ton départ ; mais ta requête est juste … et je ne saurai m’y opposer ». Les deux amis en larmes tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Et c’est alors que voulant récompenser son parent et ami pour les services rendus, Charlemagne proposa de lui donner ce qu’il demanderait. Guilhem réclama la relique du bois de la Croix du Christ. Après avoir beaucoup hésité, l’empereur remit à Guilhem la relique qui valait pour lui tous les trésors du monde.

Dès le Xe siècle, un culte est organisé autour de cette relique. On voit en effet que de nombreuses donations de biens à l’abbaye de Gellone au cours des Xe siècle et XIe siècle sont faites à la Sainte Croix du Christ et à Saint-Guilhem.